Je reçois, dans cet épisode, Anya Tsai, coach de vie certifiée, praticienne en thérapie brève et fondatrice de l’association « Les Résilientes », qui organise des groupes de parole, à Paris, pour les femmes et les hommes victimes de violences sexuelles.
Spécialisée dans l’accompagnement des personnes ayant vécu des épreuves traumatiques, elle sort aujourd’hui son livre « L’or de nos cicatrices », aux éditions First. Elle y raconte son parcours de reconstruction après le viol qu’elle a subi adolescente et partage ses meilleurs exercices pour que vous puissiez vous aussi avancer sur votre propre chemin de résilience.
De la thérapie au bilan de compétences
Anya Tsai travaille ans au sein de l’entreprise de maroquinerie qu’elle a créée avec son mari, depuis vingt, quand elle commence à s’interroger sur le sens de sa vie. À quarante ans, alors qu’elle est sous la pression permanente de devoir dessiner sans cesse de nouvelles collections, elle se sent moins inspirée. De plus, de récents décès survenus dans son cercle familial s’ajoutent à son manque de motivation. Étant déjà suivie pour des problèmes de couple, sa thérapeute lui conseille de poursuivre les séances, seule. C’est ainsi, après des années de silence, qu’elle libère sa parole et raconte le viol dont elle a été victime adolescente.
Elle prend également conscience des schémas dans lesquels elle a évolué et de sa loyauté envers sa famille et sa communauté qui l’a empêchée de faire les études de son choix. Son besoin de « quête d’identité » l’amène alors à entreprendre un bilan de compétences.
Se servir de sa résilience pour aider les autres
Il ressort de son bilan de compétences qu’elle a une prédilection pour les métiers liés à l’accompagnement humain. Elle se forme alors au coaching sans savoir encore si elle pratiquera cette discipline. L’important pour elle, à ce moment-là, est de mieux se connaître.
Dans sa famille, ses nouveaux projets ne font pas l’unanimité. Ses parents la culpabilisent. Ils préfèreraient qu’elle continue à travailler avec son mari. Elle comprend leur point de vue, mais ne veut plus se laisser influencer. Maintenant qu’elle s’est acceptée « dans sa globalité, avec son histoire », elle sent « comme une renaissance » qui lui permet de se libérer de ses chaînes et de vivre enfin pour elle.
Ses débuts de coach, elle les fait au sein de l’association qu’elle crée : « Les Résilientes » qui organise des groupes de paroles pour les personnes victimes de violences sexuelles. Puis, elle lance en parallèle, petit à petit, ses propres accompagnements.
Le coaching : l’accompagnement des autres vers leur plein potentiel
Anya Tsai accompagne, aujourd’hui, ses clients « vers leur plein potentiel » en leur permettant de « découvrir leurs ressources ». Elle leur montre que « quelle que soit l’épreuve qu’ils ont vécue, cela ne les définit pas et ne conditionne pas le reste de leur vie. »
Elle leur apprend aussi « à changer leur regard sur leur passé et à tirer de la force des épreuves qu’ils ont vécues. »
Son livre « L’or de nos cicatrices »
Anya Tsai a souhaité écrire son livre comme un guide pour accompagner les personnes victimes d’abus sexuels « sur un chemin de transformation intérieure ».
Elle y « donne des clefs pour se libérer de son passé » et insiste sur la nécessité de faire la paix avec son histoire. Sortir du « rôle de victime » pour devenir de nouveau responsable de sa vie.
« L’or de nos cicatrices » permet de transformer ses traumatismes en force tel un alchimiste le ferait avec ses métaux. Se défaire de ses contraintes et être libre. « On ne peut pas accomplir ses rêves si on ne se sent pas libre ».
