Emma Popieul, 32 ans, s’est reconvertie comme hypnothérapeute humaniste. Après une première partie de carrière dans l’art contemporain, et une deuxième dans l’influence marketing, elle a fini par trouver sa place dans la relation d’aide. Elle nous explique ce qu’est l’Hypnose Humaniste et la façon dont cela a changé sa vie et nous raconte comment son projet de reconversion s’est construit petit à petit.
Quelle est ton activité aujourd’hui ?
Je suis hypnothérapeute, spécialisée en Hypnose Humaniste, et j’accompagne le féminin. Les femmes bien entendu, mais également les hommes qui sont en recherche de leur partie féminine et qui souhaitent se reconnecter, notamment, à leurs émotions.
Qu’est-ce que l’Hypnose Humaniste ?
Il y a deux grandes formes d’Hypnose. L’Hypnose dissociante et l’Hypnose associante dont fait partie l’Hypnose Humaniste. Quand la personne entre dans un état modifié de conscience, elle reste ici et maintenant avec moi, associée à son corps, et en même temps, elle est en partie ailleurs. Elle n’est pas en état de conscience diminué, mais en état de conscience augmenté. C’est ce niveau de conscience plus élevé qui lui permet d’avoir accès à son Inconscient.
Que faisais-tu avant de devenir hypnothérapeute?
J’ai travaillé 5 ans dans l’Art au début de ma carrière. J’étais chargée de développement culturel et d’administration et je mettais en place des biennales d’Art contemporain. J’ai ensuite changé de voie et me suis intéressée au marketing d’influence en intégrant un éditeur de logiciel. Je suis restée 2 ans dans ce secteur. J’avais un portefeuille client dans le domaine de la mode, du luxe et de la beauté et je les accompagnais dans la prise en main du logiciel que l’on commercialisait. J’étais également en charge de l’événementiel, car une partie du produit était en lien avec des défilés.
Quel a été l’élément déclencheur de ta reconversion professionnelle ?
Il y en a eu plusieurs. Dans la première partie de ma carrière, je comprenais ce que je faisais. Je m’investissais et j’aimais ça. J’ai été élevée dans l’art et c’est toujours une passion. Mais, je ne trouvais pas de sens dans ma deuxième expérience. Je me suis beaucoup interrogée là-dessus. Et puis, j’ai vécu une expérience professionnelle assez bouleversante et douloureuse et j’ai été suivie par une hypnothérapeute humaniste. Je me suis alors dit que si ça avait autant changé ma vie, ça pouvait changer la vie d’autres personnes.
De quelle manière cela a-t-il changé ta vie ?
L’Hypnose m’a permis de comprendre l’importance de l’Inconscient dans ma vie et mon fonctionnement. J’ai ainsi pu soigner mes blessures d’enfance et certains traumatismes. J’ai pu prendre confiance en moi, mieux me connaître et m’aimer. Grâce à l’Hypnose, je suis plus autonome face à mon bonheur. Elle m’a permis également de découvrir les métiers de la relation d’aide dont celui d’hypnothérapeute.
Comment as-tu décidé de faire ce métier d’hypnothérapeute?
Je suis partie de mon travail parce que je n’y trouvais pas de sens et je n’avais pas envie de rester dans cette entreprise, mais je n’avais pas de projet précis. J’ai commencé par voir un thérapeute spécialisé en Hypnose Humaniste et cela a eu un impact très important sur ma vie. J’ai beaucoup lu sur le sujet et plus je m’y intéressais, plus ça me plaisait. J’ai alors suivi une première formation en PNL, puis je me suis davantage orientée vers l’Hypnose. J’ai poursuivi ma thérapie en parallèle et quand je me suis sentie prête, j’ai entamé une formation pour devenir hypnothérapeute avec l’objectif d’ouvrir mon propre cabinet.
Comment te sentais-tu à ce moment-là ?
En reconstruction. C’est vraiment le sentiment qui me vient. Et d’un coup tout était ouvert finalement. Ça a été pour moi le début de ma vie actuelle. Comme si j’avais eu une vie avant et j’ai cette vie professionnelle qui est là, à présent, et qui me convient.
Qu’est-ce qui a été le plus facile dans cette reconversion ?
Apprendre, m’intéresser, emmagasiner des connaissances, parce que j’aime ça. Et puis, m’entrainer parce qu’on peut le faire dans toute situation en observant les autres et en s’observant soi.
Et le plus difficile ?
Me lancer et vaincre mes peurs. Celles de ne pas y arriver, de ne pas parvenir financièrement à pouvoir joindre les deux bouts. Douter aussi parfois de mes connaissances, en tout cas de mes compétences. Il a fallu y aller et combattre cette voix que j’appelle « le critique intérieur » et qui joue sur la confiance pour rester dans sa zone de confort. C’était vraiment ça : sortir de sa zone de confort pour pouvoir évoluer au maximum.
Qu’est-ce qui t’a le plus aidée ?
Le plaisir. La volonté de faire quelque chose que j’aime et que ma vie me corresponde. Et, cette conviction que si ça m’avait aidée moi, ça pouvait en aider d’autres. Et finalement, c’est ce que mon travail me permet. Je peux jouer avec mon agenda si j’en ai envie, j’apprends tous les jours et j’apporte aussi mon soutien.
Comment ont réagi tes proches ?
Super bien. Ils m’ont toujours appuyée et apporté des encouragements et leur enthousiasme. Il n’y a eu aucun doute de la part de qui que ce soit. Ils ont été un vrai soutien. Par exemple, pour mon mémoire de fin d’études, mon compagnon, ma maman et des amis l’ont relu plusieurs fois. Mon entourage a été comme une base qui s’est construite pour que je puisse avancer. Mon compagnon a aussi été un soutien sans limites. D’ailleurs, pour le côté financier, c’était OK pour lui d’assurer un peu plus à ce moment-là.
Qu’est-ce qui te plait le plus aujourd’hui dans ton métier d’hypnothérapeute ?
La relation à l’autre. Et puis il y a des protocoles dans l’Hypnose, mais on peut également faire fonctionner sa créativité. Je considère mon métier vraiment comme un terrain de jeu. Il y a cet esprit enfantin de créativité et de jeu que j’aime beaucoup.
Un livre ou un podcast à nous recommander ?
La série de 21 jours autour de la méditation du podcast « Métamorphose » d’Anne Ghesquière. Et un de mes livres préférés : « Le couple, mode d’emploi » de Harville Hendrix sur la thérapie Imago. Ça a été un ouvrage révélateur dans ma vie.
Peux-tu nous expliquer ce qu’est la thérapie Imago ?
C’est une thérapie de couple qui considère qu’on a choisi son partenaire inconsciemment pour pouvoir retrouver son entièreté. On a été blessé quand on était enfant et, pour maintenir le lien avec nos parents, on a “gelé” certaines parties de nous. Par exemple, quand j’avais 6-7 ans, mon père est rentré un soir, à la maison, avec son cartable. Il fumait et j’ai eu l’idée, avec mon esprit joueur, de mettre des mini pétards au bout de ses cigarettes. Ça l’a rendu furieux. J’ai donc gelé ensuite la partie de moi « faire des bêtises » pour conserver le lien avec lui, ce sentiment d’être aimée. On met ainsi de côté des parties de nous au fur et à mesure. Et notre compagnon, là où l’on a des endroits gelés, lui a des parties décongelées et inversement. Les disputes, c’est donc quand l’autre appuie sur nos parties congelées. On rejoue alors notre passé, nos blessures. La thérapie Imago propose ensuite des dialogues basés sur la CNV qui permettent de lier ce qu’on ressent maintenant avec notre enfance. Cela m’a permis personnellement de construire une relation en sécurité avec quelqu’un, ne pas remettre le lien d’amour en cause à chaque dispute.
Que te dis-tu aujourd’hui quand tu regardes ton parcours ?
J’ai enfin trouvé ma place.
Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui n’est pas bien aujourd’hui dans son poste ?
De voir ce qui l’anime, et de faire un point sur ce dont il a besoin pour être heureux afin de pouvoir prendre des décisions en fonction. Qu’a-t-il envie de transmettre ? Qu’est-ce qui le fait vibrer ? Et de ne pas avoir peur de changer.
Vous pouvez retrouver Emma sur son site.