« J’ai appris à Être, à m’écouter » Florence Chicoix, sophrologue

Florence Chicoix est devenue sophrologue

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Florence, 44 ans, était responsable commerciale chez Microsoft. Suite à son divorce, le monde du développement personnel s’est ouvert à elle comme une évidence. Cela l’a amenée à se former à la sophrologie et à fonder un espace de « mieux-être », « Les Liens », dans le centre de Paris. Un espace qu’elle a voulu proche de la nature et dans lequel elle propose un éventail d’activités : yoga, méditation, sophrologie… Elle nous raconte comment elle a pris le temps de mûrir son projet et de grandir à côté de lui et comment le fait d’écouter son cœur et son intuition a changé le fil de sa carrière professionnelle.

Comment as-tu décidé de devenir sophrologue ?

J’aimais beaucoup mon métier, riche et épanouissant. Chaque journée était différente et j’adorais cela. Mais je pressentais que je n’allais pas continuer pendant des années. Mon élan de me battre sur certains dossiers commençait à s’amenuiser. C’était assez étrange, car très à l’opposé de mon tempérament. De premières petites alertes, mais l’élément déclencheur a vraiment été mon divorce à 40 ans. J’ai mis quelques mois pour récupérer de cet événement et durant cette période, j’ai découvert le développement personnel auquel je ne m’intéressais pas particulièrement avant. J’ai passé des jours entiers à parcourir des livres, des revues et à suivre des gens sur Instagram. Je n’arrêtais pas. Je trouvais cela passionnant. Au bout de quelque temps, j’ai eu un déclic, j’ai eu cette envie folle et soudaine de me former dans ce domaine, mais je ne savais pas encore dans quelle discipline précisément.

Florence Chicoix a créé Les Liens à Paris.
Florence a créé Les Liens, un espace dédié au bien-être, dans le 3e arrondissement de Paris.

En parallèle, j’ai rencontré une amie d’une amie, qui menait des séances de méditation et de reiki depuis de très longues années. Nous sommes devenues assez rapidement proches et à force de discuter, nous nous sommes rendu compte que nous avions le même élan : aider tous ceux qui souhaitent se connecter à soi et accéder à un mieux-être et je lui ai suggéré une idée saugrenue de monter un projet ensemble. Au départ, c’est assez amusant. On peut tout imaginer. Rien ne nous freine, rien ne nous fait peur, car rien ne se construit encore… Mais finalement le projet commence à faire corps, faire sens. L’idée de créer « Les Liens » démarrait. Ce projet a mûri pendant deux ans. On voulait un espace de mieux-être, qui soit apaisant, qui permette de se sentir détendu dès le premier pas et donc d’être dans cette ouverture de travailler sur soi.

Comment l’envie de te former à la sophrologie est-elle venue ensuite ?

Sur une période d’un mois, sept personnes de mon entourage qui ne se connaissaient pas m’en ont parlé, c’était assez surprenant. J’ai commencé à faire des recherches, n’ayant aucune connaissance de ce domaine à cette époque et en parcourant Internet, plusieurs mots ont résonné en moi : « méditation », « émotions », « être », « positif ». Cela faisait le lien avec mon propre développement personnel et aussi ma personnalité profondément positive. J’ai donc entamé une formation de sophrologue de dix-huit mois tout en poursuivant ma carrière au sein de Microsoft. Cela me permettait de me projeter tout en douceur, de me laisser le temps de confirmer ou d’infirmer ce choix. J’étais toutefois convaincue que c’était ma voie, je ne savais juste pas quand…

Tu avais cette idée de créer Les liens, tu te formais en sophrologie, mais tu travaillais toujours chez Microsoft. Quand as-tu complètement basculé ?

Le montage de la société était très avancé quand j’ai commencé à visiter des locaux. Il ne s’agissait pas encore de se lancer, mais de me donner une approche budgétaire d’un loyer pour fiabiliser mon business plan. J’en ai visité trois et j’ai eu un coup de cœur sur le dernier, celui où je suis installée aujourd’hui. Je me suis ainsi dit qu’il fallait démarrer maintenant. L’espace était clé pour notre projet et celui-ci était une évidence. Le chemin a été long pour avoir l’accord du propriétaire. Deux mois et demi pour finalement signer le bail ! Au même moment, une porte de sortie était possible dans mon entreprise. Ces deux événements forts se sont déroulés en parallèle. Tout s’est succédé ensuite en très peu de temps. Mon avocat, qui a contribué à la conclusion du bail, m’a ouvert son carnet d’adresses et m’a mis en contact avec les bons spécialistes (entrepreneur, assureur, expert-comptable…). Nous n’avions que 3 mois. Personne n’y croyait. Mais tout s’est enchainé de manière fluide, voire même magique ! Ma fille m’a également énormément aidée. Un an avant d’imaginer le projet, elle avait dessiné sur une feuille, un café des artistes, avec un arbre en plein milieu de l’espace et des plantes au plafond. Elle avait déclaré : « Je veux que ce soit un endroit où les artistes se sentent bien et puissent exprimer leur créativité. » Quand on a commencé à créer Les Liens, j’ai repensé à son dessin. C’est elle qui a conçu le lieu et m’a aidée à l’aménager. Tout cela à 18 ans. 

Comment ont réagi tes proches ?

Mes parents s’inquiétaient, à juste titre, je les comprenais : « Elle vient de divorcer. Qu’est-ce qu’elle fait ? Elle gagne bien sa vie. ». Quant à mes amis, qui me connaissent bien et savent que je suis ultra dynamique, étaient morts de rire, oui vraiment morts de rire… « Tu veux être sophrologue, à ne pas bouger ? ». C’était drôle. Cela aurait pu me déstabiliser, mais pas du tout. Je sentais tellement que c’était ma voie que je ne les ai pas écoutés. Par contre, chacun d’entre eux était bienveillant à mon égard ; ils m’ont tous portée malgré leurs avis, leur perception.

Comment expliques-tu cette fluidité ?

J’ai écouté mon cœur, ce qui était vraiment au fond de moi, ce qui me faisait vraiment envie, bien plus que ma raison qui me guidait depuis toujours. C’est cela qui a changé ma façon d’appréhender ma vie professionnelle. Dans notre société, la raison fait souvent plus écho que le cœur et pourtant l’écouter, c’est faire ce qui nous correspond, nous définit profondément, nous passionne. 

Florence Chicoix est sophrologue.
« J’ai écouté mon coeur, ce qui était vraiment au fond de moi. »

Aujourd’hui, tu es sophrologue et dirigeante. Comment gères-tu ces deux activités ?

Cela correspond en tous points à ma personnalité. Je suis quelqu’un d’ultra dynamique, qui aime mener plein d’activités, qui ne supporte pas la routine, et en tant que dirigeante, il n’y a pas une journée qui se ressemble. Mais à présent, je suis aussi quelqu’un qui apprécie de se poser et d’animer des séances de sophrologie où je contemple des personnes qui, séance après séance, se découvrent, se révèlent, s’épanouissent. J’allie donc ces deux facettes dans mon nouveau métier… qui me font du bien… tout simplement.

As-tu douté à un moment de ta décision ?

Jamais. Des peurs de toutes sortes sont remontées à un moment donné. Je les ai traitées un soir avant de me coucher. Je les ai notées et j’ai trouvé une réponse à chacune d’entre elles. J’ai passé une très bonne nuit ensuite. Quand on a des peurs, il est important de les libérer, car elles appartiennent au futur. Elles ne sont pas encore présentes. Elles peuvent aussi ne pas être les nôtres, appartenir à notre entourage. Mais il est vital qu’elles remontent pour renforcer notre projet, notre confiance.

Qu’est-ce qui a été le plus difficile ?

Il n’était pas évident de combiner pendant plusieurs mois, formation en sophrologie, job chez Microsoft, création de mon entreprise et rôle de maman… Par contre, mon poste chez Microsoft, et cela pendant cinq ans, m’a appris à être entrepreneure, malgré moi. Je l’ai découvert en montant Les Liens. Quand on est chez Microsoft, on a une mission, mais on n’a pas toutes les clés pour la remplir. Il y a une volonté de nous responsabiliser sur notre périmètre. Ainsi, pour Les Liens, même si j’ai découvert plein de choses inconnues jusqu’alors, comme monter un business plan, rédiger des statuts, mettre en place une comptabilité…, je me suis lancée sans appréhension, car j’étais habituée à m’adapter, à gérer la nouveauté et la complexité. Et il est vrai que quand on démarre une entreprise, il n’y a pas de manuel, il faut savoir se débrouiller…

Et le plus facile ?

Les trois mois d’aménagement. Il y avait des milliards de trucs à faire, mais j’adore la gestion de projets. J’avais tout noté dans un fichier excel (aménagement, structure juridique, comptabilité, supports de communication, montage de l’équipe, planning, tarifs,…). Ça diminuait tous les jours et la veille de l’inauguration, tout était prêt. Je n’y croyais pas moi-même, jusqu’au moindre détail. J’en profite pour remercier toutes les personnes qui ont contribué à m’aider (elles se reconnaîtront, je les ai déjà remerciées mille fois). Je tiens en particulier à souligner le support de mes deux enfants, Robin et Élisa, présents tout le long et encore aujourd’hui.

Sur quelle(s) ressource(s) t’es-tu appuyée ?

J’ai une vraie force en moi. Je suis très tenace, déterminée, dans le bon sens du terme. Mais c’est la capacité d’oser qui m’a permis de basculer, de signer le bail et de quitter Microsoft. Cette ressource, je l’ai découverte pendant ma formation, lors d’une séance où un souvenir est apparu et m’a éclairée sur ce dont j’étais capable. Quand je fais quelque chose que je ne maitrise pas vraiment, j’ai compris que j’avais toutefois la force de me lancer et de réussir. Cela m’a propulsée. 

Florence Chicoix était commerciale.
Florence anime des séances de sophrologie dans le lieu qu’elle a créé.

Quels conseils donnerais-tu à des gens qui aimeraient oser se lancer aussi ?

Le premier, c’est surtout de prendre son temps. C’est un tel changement. Il faut mûrir le projet et grandir à côté de lui. Les deux se complètent et si on peut garder son poste pendant ce temps-là, c’est top. 

Le deuxième, c’est changer d’approche : écouter son cœur puis poser avec son mental. Toutes ces découvertes en développement personnel et notamment la sophrologie ont été des piliers. J’ai appris à Être, à m’écouter.

Qu’est-ce que tu te dis, aujourd’hui, quand tu regardes ton parcours ?

L’envie d’être à l’écoute de l’autre, d’accompagner était vraiment quelque chose au fond de moi. Pourquoi je ne l’ai pas fait en sortant de l’école ? Mon père était de formation ingénieur, mon frère également, et je sentais qu’il fallait que je sois sur ce même chemin. J’ai quelque peu bifurqué en me donnant une composante commerciale, une première écoute en somme… J’ai aimé ce premier épisode professionnel et d’ailleurs si je n’avais pas vécu cela, jamais je n’aurais pu réussir à créer un projet à l’échelle des Liens.

Un livre ou un podcast à nous recommander ?

De but en blanc, je dirais « L’alchimiste » de Paolo Coelho et « Le jour où j’ai appris à vivre » de Laurent Gounelle. Les virages professionnels sont souvent liés à une fracture, à un électrochoc. Peut-être qu’on pourrait le faire avant si on nous donnait les clés. 

Qu’est-ce que tu voudrais qu’on retienne de ton histoire ?

Après le divorce, j’étais pour la première fois seule à prendre mes décisions. J’ai donc appris à m’écouter « Moi », à écouter mes envies et à ne pas écouter les autres. J’ai aussi appris à mieux me connaitre et à développer mon intuition. Chacun, même s’il ne change pas de métier, peut le faire également et c’est vraiment cela l’essentiel. Mieux on se connait, plus on renforce sa confiance et son estime, plus on s’aime, plus on est heureux. Cela peut paraître simpliste, mais c’est le fondement même de l’être. C’est un joli chemin à prendre quand on se sent prêt à vraiment se découvrir. 

Retrouvez l’ensemble des activités proposées par Florence aux Liens et suivez-la sur son compte Instagram.

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