Ma nouvelle invitée est Justine Lambert, la fondatrice de Brains with Benefits, une communauté d’entraide dédiée aux entrepreneurs.
Oser se lancer dans l’entrepreneuriat
Justine avait déjà l’envie d’entreprendre, en 2013, quand elle part à New York, ses CV sous le bras pour bosser en agence de pub, mais ses priorités sont ailleurs pour le moment.
Elle trouve des postes stimulants, bien payés et tombe amoureuse de la ville qui ne dort jamais.
Seulement, petit à petit, elle ne se retrouve plus dans les valeurs de ses clients. Un décalage énorme se crée entre ce qu’on lui enjoint de faire et ce en quoi elle croit. Elle se demande de plus en plus ce qu’elle fait là. Elle sent que sa place est ailleurs et finit par ne plus avoir envie de faire semblant.
Le problème : elle ne sait pas dans quel projet se lancer et elle a peur de tout lâcher sans rien avoir derrière. Autre obstacle: le seul moyen d’entreprendre est de retourner en France pour des raisons de visa. Elle se retrouve donc coincée dans une prison dorée.
Jusqu’à ce qu’elle ose enfin, en 2018, à 31 ans. « Si tu ne te lances pas maintenant, ça sera encore plus difficile après. », se dit-elle.
Un premier projet qui n’apporte pas l’épanouissement souhaité
Justine Lambert rentre à Paris et monte sa première entreprise Classpop. Le concept : créer des cours sur des sujets variés et les donner dans des endroits atypiques pour favoriser l’apprentissage.
Les premiers événements se tiennent. Elle gagne un peu d’argent. Mais elle se rend compte assez rapidement qu’elle n’est toujours pas plus heureuse qu’avant. Elle n’y trouve pas l’épanouissement souhaité.
Comme elle aime le dire, elle est sur la bonne route, mais pas dans la bonne voiture.
Elle arrête Classpop en novembre 2019 et c’est un soulagement pour elle de s’écouter, même si elle ferme une porte sans savoir laquelle ouvrir derrière.
Elle repart à New York où vit son petit ami de l’époque et postule à nouveau en agence de publicité, sans succès. Mais son envie d’entreprendre est toujours là et elle rentre à Paris, décidée à se lancer une nouvelle fois.
Le deuxième projet entrepreneurial sera le bon
Elle nourrit alors deux projets : l’un destiné à aider les impatriés, l’autre à répondre à la solitude de l’entrepreneur. C’est ce deuxième qui lui donne le plus d’énergie et c’est donc celui qu’elle favorise.
Sa gestation intellectuelle aura pris neuf mois entre l’arrêt de sa première entreprise et le lancement de Brains with Benefits.
Aujourd’hui, elle se sent pleinement à sa place et se projette sur le long terme dans son activité actuelle.
Sa plus grande peur quand elle a décidé d’entreprendre
Cela a été difficile de quitter un très bon salaire new-yorkais, son confort et tous les contacts qu’elle avait créés sur place. Elle a eu peur d’échouer et de se retrouver à la rue si elle n’arrivait pas à monter son projet, d’autant plus qu’elle n’avait pas le droit de toucher le chômage.
Elle a dépassé cette peur en se disant qu’elle pourrait toujours postuler en agence de pub. Que cette expérience viendrait s’ajouter à ses expériences précédentes et qu’au fond elle n’avait rien à perdre.
Le sens qu’elle trouve dans son projet entrepreneurial
Aider des entrepreneurs et les voir avancer grâce à la communauté qu’elle a créée. Avoir de l’impact et observer les conséquences positives de ce qu’elle a pu mettre en place.
Le plus difficile dans l’entrepreneuriat
Parvenir à une rentabilité financière pour permettre à l’entreprise d’être pérenne et en vivre correctement.
Pour cela, il est important de se demander :
- Est-ce que ce que je fais me plaît ?
- Est-ce que cela plait aux autres ?
- Est-ce que j’arrive à en vivre ?
Ses meilleurs conseils pour entreprendre
- S’écouter parce que la vie est courte. Et ne pas hésiter à arrêter un projet si celui-ci ne vous convient pas ou plus.
- Faire ses propres choix et ne pas avoir peur d’être jugée.
- Essayer, car sinon vous ne saurez jamais si cela vous convient et vous pourrez passer votre vie à regretter. Surtout qu’en France, on peut bénéficier d’un filet de sécurité en négociant une rupture conventionnelle par exemple. Il est également toujours possible ensuite de retrouver un poste de salarié si vous vous apercevez que l’entrepreneuriat n’était pas fait pour vous.
L’entrepreneuriat, conclut-elle, est une belle école de vie. On y apprend qui l’on est et qui l’on a envie de devenir. Il y a aussi beaucoup d’entraide chez les entrepreneurs et quand on est bien épaulé, on peut aller loin et donner vie à ses idées. « Ça vaut le coup de le faire, lancez-vous ! ».
Le livre pour bien entreprendre
Justine Lambert vous recommande « La 25e heure, comment travailler 1 h de moins chaque jour » de G. Declair, B. Dinh et J. Dumont, Livre de Poche . L’ennemi de l’entrepreneur et encore plus du solopreneur c’est le temps. Vous trouverez donc dans ce livre plein de petites techniques pour être plus efficace, prioriser vos actions et récupérer un peu de temps.
À lire et à relire.
Brains with Benefits s’adresse à des solopreneurs et des freelances, quel que soit le secteur, qui ont déjà un business et qui ont envie de le développer davantage. Ils vont bénéficier du soutien et de l’expertise d’autres entrepreneurs complémentaires à travers une plateforme digitale et des sessions de brainstorming.