Je reçois, dans ce nouvel épisode, Clémence Dessus. Ancienne chargée de marketing, elle enseigne, à présent, des matières liées à l’économie dans un CFA (Centre de formation en apprentissage) spécialisé dans l’hôtellerie-restauration. Elle est aussi la co-auteure avec Nicole Robert des guides pratiques dédiés à la reconversion professionnelle « Je deviens » publiés par les éditions Foucher.
Première étape: la rupture conventionnelle
Clémence Dessus réalise des études d’économie à Paris-Dauphine, puis elle obtient un DEA sur la psychologie des consommateurs à La Sorbonne. Des études qu’elle aime beaucoup.
Elle travaille ensuite 8 ans dans les médias. D’abord chez Sport magazine, puis au sein du groupe Lagardère. Un métier qu’elle apprécie au début. Puis, progressivement sa motivation et son intérêt faiblissent. Son premier enfant naît ce qui l’interroge un peu plus sur ce dont elle a envie et le rythme de vie qu’elle veut avoir.
Des questionnements qui la perturbent. Ils viennent si vite après la fin ses études. D’autant plus qu’à cette époque on parle beaucoup moins de reconversion. Alors elle essaie de tenir, de donner le change. Mais c’est de plus en plus compliqué. Elle ne se sent plus à sa place. Une réorganisation de service, qu’elle vit très mal, a lieu et là, c’est le déclic. Cet élément extérieur lui permet de franchir le pas. Elle demande une rupture conventionnelle qu’elle réussit à obtenir grâce à une DRH compréhensive. Cette dernière la libère en lui disant : « Je crois que vous avez quelque chose au fond de vous et il faut que ça sorte. » Une phrase qui résonne profondément en elle.
Le bilan de compétences, une étape clé
Clémence Dessus s’inscrit alors à Pôle emploi et réalise un bilan de compétences. Elle a bien quelques idées de projet, dont l’enseignement déjà, mais elle a besoin de les valider. Ce bilan sera fondateur dans sa reconversion.
Trois pistes émergent à la fin : l’orthophonie, l’édition et l’enseignement. Elles les explorent une par une. Elle se renseigne, réalise des enquêtes métiers, rencontre beaucoup de monde.
Mais le concours et les cinq années d’études pour devenir orthophoniste s’avèrent être un frein trop important. Quant à la deuxième piste, la dynamique du marché éditorial la ferme définitivement.
Reste l’enseignement.
Mais où enseigner et à qui ? Clémence Dessus ne souhaite pas devenir professeur des écoles, ni enseigner en filière générale. Elle aime le monde de l’entreprise et souhaite travailler avec des jeunes. Elle se pose alors la question : « Où est-ce qu’on a besoin de moi ? »
De nouveau, elle rencontre beaucoup de personnes, se renseigne jusqu’à ce qu’une de ses tantes lui parle d’un Centre de formation en apprentissage. Elle comprend très vite que c’est à ce public-là qu’elle veut transmettre.
Se reconvertir comme formatrice
Clémence Dessus trouve rapidement un poste. Il n’est pas nécessaire de passer un concours. Un diplôme dans les matières enseignées et 5 ans d’expérience professionnelle suffisent pour être projeté directement dans une classe.
Sans formation, mais avec énormément de motivation, elle se plonge à fond dans la préparation de ses cours et être prête à la rentrée suivante.
Cela fait à présent 7 ans qu’elle enseigne. Elle a enfin trouvé ce qu’elle cherchait et s’épanouit au quotidien.
Les avantages et les inconvénients de ce métier
Ce qui lui plait le plus :
- Transmettre des connaissances
- Accompagner des jeunes, les aider à avancer et à trouver leur place.
- La reconnaissance qu’elle y trouve
Les difficultés du métier de formatrice:
- Le salaire
- La fatigue physique et nerveuse
- Travailler seule
Ses meilleurs conseils
- Se faire accompagner et réaliser un bilan de compétences
- Se renseigner sur les différents métiers en allant à la rencontre de personnes les exerçant
- Ecouter des témoignages: podcast de Ma Rêv’olution pro, Les déviations
- Lire des livres et notamment « Devenez ce que vous êtes », de Nicolas Proupain, aux éditions ESF