Vous aimeriez quitter une situation bien confortable pour entreprendre une reconversion professionnelle. Vous ressentez le désir profond de ce changement, mais la peur du regard des autres vous empêche de passer à l’action et vous anticipez déjà certaines remarques : « Tu veux démissionner de ton CDI, tu es sûr·e que ce n’est pas un peu risqué ? », « Et si ton projet ne fonctionnait pas ? » ; « Tu ne peux pas faire ce métier après les belles études que tu as faites ! »
Pourtant, dans la quête de votre épanouissement professionnel, attacher trop d’importance au regard de vos proches est un vrai frein et apprendre à vous en détacher, une étape indispensable.
Alors, comment vous en libérer ? Voici 8 conseils pour vivre enfin une vie qui vous correspond.
Article co-écrit avec Séverine Brevet
1. Remettez les peurs de votre entourage à leur juste place
Bien souvent, les remarques de votre entourage ne sont que le reflet de leurs propres peurs.
Quand ils vous observent, prêt à sauter en confiance vers l’inconnu, leur première réaction est de vous mettre en garde contre tous ces risques que vous vous apprêtez à prendre.
Pourquoi ? Parce qu’ils n’ont pas les mêmes besoins que vous. Ils n’ont pas non plus votre histoire, votre parcours, votre personnalité. Ce que vous êtes capable de faire, ils ne le seraient peut-être pas. Et ils émettent leurs doutes d’autant plus facilement qu’ils pensent le faire pour votre bien. Ils se font du souci et estiment de leur devoir de vous mettre en garde. Il peut y avoir aussi une part de jalousie dans les remarques de certains qui aimeraient également se reconvertir, mais qui n’osent pas.
Prenez alors conscience que leurs objections ne sont que la projection sur vous de leurs propres peurs. Elles parlent d’eux, pas de vous.
2. Mettez des noms derrière vos craintes
« Que vont penser les autres ? » Dans cette question qui tourne peut-être dans votre tête, les autres sont une masse floue. Or, on ne peut pas lutter contre un ennemi que l’on ne connait pas précisément.
Je vous invite donc à lister les personnes dont vous craignez le regard. Au sein de votre famille, ils seront vraiment tous contre vous ou anticipez-vous seulement les paroles de votre mère ? Pareil pour vos collègues. À qui avez-vous le plus peur de parler de votre projet de reconversion ?
Une fois cette liste de personnes établie, posez-vous les questions suivantes pour chacune d’entre elles :
- Êtes-vous vraiment sûr·e de son jugement négatif ? Comment savez-vous ce qu’elle va vous dire ? Sur quoi vous basez-vous pour anticiper ses paroles ?
- Que pourrait-elle dire ou penser de pire ?
- Et si c’était réellement le cas… Faut-il lui laisser le pouvoir de décider de votre vie à votre place ?
Une fois cela fait, je vous invite également à écrire le nom des personnes sur qui vous allez pouvoir vous appuyer. Qui va vous soutenir de tout son cœur ? Qui vous encouragera quand les difficultés seront là ? Cette liste-là est bien plus précieuse que la précédente.
3. Choisissez les personnes à qui vous parlez de votre reconversion professionnelle
Personne ne vous oblige à parler de votre reconversion professionnelle dès le début et à tout le monde. Il peut exister plusieurs stratégies possibles. Si vous savez que le regard de certains amis sera paralysant, il vaut peut-être mieux attendre d’avoir avancé sur votre projet et vous confier en priorité à ceux qui vous soutiendront.
Plus votre décision sera mûre, plus vous serez sûr·e de votre choix, plus il sera facile d’affronter les critiques. (Ecoutez le podcast: Les 5 étapes indispensables pour réussir se reconversion professionnelle)
Mais, même là, ne cherchez pas à convaincre à tout prix. Vous pourriez vous enfermer dans des débats stériles et sans fins. Certaines personnes ne vous comprendront pas dans l’immédiat, car leurs appréhensions seront trop fortes. Acceptez leurs positions et continuez à avancer. Ils changeront d’avis quand ils vous verront enfin épanoui·e dans un métier que vous aimez. Il n’y a pas meilleure preuve que des faits, bien réels.
Il peut être aussi nécessaire, pendant un temps, de s’éloigner d’un entourage « toxique » et de conserver autour de soi uniquement des proches bienveillants et soutenants.
« Impose ta chance, serre ton bonheur et va vers ton risque. À te regarder, ils s’habitueront »
René Char
4. Acceptez qu’il soit impossible de plaire à tout le monde
Vouloir plaire à tout le monde est impossible. David Laroche dans son TED « Comment se libérer du regard des autres en 5 minutes » dit même que la critique est inévitable.
Geraint Rees, professeur de neurologie cognitive à l’Université de Londres, a déduit de ses recherches que « la manière dont nous percevons les choses est différente pour chaque individu, car nous n’avons pas le même cerveau ».
Il vous suffit d’ailleurs d’aller lire les critiques de votre film préféré sur Allociné pour vous en rendre compte
Avez-vous déjà entendu parler de la règle des trois tiers concernant le regard des autres ?
« Un tiers de votre entourage va adorer ce que vous faites, un tiers va le critiquer et un troisième s’en fichera complètement. »
Si vous acceptez cette règle, vous vous sentirez allégé·e d’un poids énorme. Surtout, vous prendrez conscience que, quoi que vous fassiez, vous ne pourrez jamais plaire à tout le monde.
Si vous quittez votre poste, il y a ceux qui diront que vous prenez trop de risques. Mais si vous restez 20 ans au même endroit, vous entendrez aussi ceux qui pensent que vous ne savez pas aller de l’avant.
Conclusion : Faites ce que vous aimez ! Au moins, vous n’aurez pas de regrets.
5. N’ayez pas honte d’être vulnérable
Une reconversion professionnelle n’est pas une chose facile. Les peurs sont nombreuses et il est normal d’en ressentir. Parmi elles, la peur de l’échec est l’une des plus fréquentes. (Téléchargez le test pour savoir quelle est la peur qui vous paralyse le plus ?)
Mais apparaitre toujours « parfait » et « sans faille » est impossible sur le long terme.
Plus vous accepterez votre vulnérabilité, plus vous gagnerez en force et moins vous serez sensible au regard des autres. Brene Brown, chercheuse en sciences humaines et sociales, explique dans sa conférence Ted « Le pouvoir de la vulnérabilité » comment elle a découvert que cette dernière était au cœur « de la joie, de la créativité, du sentiment d’appartenance et de l’amour » et que la vraie signification du courage était d’oser se montrer imparfait.
Et la magie, c’est qu’en osant vous montrer vulnérable et imparfait, il est fort probable que vous autorisiez alors vos proches à accepter leur propre vulnérabilité et imperfection. Existe-t-il un plus beau cadeau à leur offrir ?
6. Posez un regard bienveillant sur vous-mêmes
Vous craignez le regard des autres. En réalité, il est fort possible que celui ou celle qui vous juge le plus durement soit vous-même. Et plus vous êtes dur·e avec vous, plus vous pensez que votre entourage l’est également.
Mais, là aussi, c’est une construction de votre esprit. Les autres posent probablement un regard bien moins sévère sur vos faits et gestes que vous ne le faites vous-même.
Commencez donc par considérer vos faiblesses, petits défauts et échecs avec bienveillance. Vous rentrerez alors dans une dynamique douce et positive envers vous-même. Et plus, elle sera présente, plus votre peur d’être jugé·e s’atténuera.
7. Entrainez-vous
David Laroche met en évidence dans sa conférence TED sa deuxième découverte : l’entraînement rend obsolètes les critiques. Pour cela, vous pouvez vous exercer à faire des petites choses challengeantes au quotidien. Cela vous permettra de vous exposer au regard des autres et d’apprendre à tolérer ces émotions négatives, pas agréables à vivre, mais tellement libératrices. Vous gagnerez ainsi peu à peu en confiance et vous vous détacherez progressivement de cette peur du jugement qui vous empoisonne la vie.
Pour passer à la pratique, listez les activités que vous n’avez jamais osé faire pour cette raison et confrontez-vous-y une à une.
8. Détachez-vous de votre besoin de reconnaissance extérieure
Enfant, vous avez peut-être souvent agi pour faire plaisir à votre maman ou votre maitresse. Vous cherchiez ainsi la reconnaissance et la validation que vous étiez une « bonne » personne. La difficulté, c’est qu’en grandissant, vous avez fortement gardé ancré en vous ce besoin de valorisation extérieure, ce qui vous a empêché de développer votre propre boussole interne. Chacune de vos décisions est donc pesée à l’aune de ce jugement externe.
Si enfant, cette approbation pouvait paraitre indispensable à votre « survie », est-ce le cas à présent que vous êtes adulte ? Si vous pouviez craindre de perdre l’amour de vos parents en leur désobéissant, pensez-vous que c’est ce qui adviendra si vous changez d’orientation demain ? Bien sûr que non. Et la bonne nouvelle, c’est que votre boussole ne demande qu’à s’exprimer. Pour cela, il suffit d’écouter votre cœur. Personne ne vit votre vie à votre place. Vous êtes la seule personne à savoir ce qui est bon pour vous et ce qui vous convient.
Pour finir, le seul risque c’est d’inspirer les autres
Personne ne peut affirmer que le regard des autres lui est totalement indifférent, mais gardez à l’esprit que le poids qu’il occupe dans votre vie dépend de ce que vous choisissez d’en faire.
Il y aura toujours quelqu’un pour vous expliquer que vous faites une énorme erreur, qu’il s’y prendrait différemment ou que ça ne marchera jamais.
Si vous êtes en accord avec vous-mêmes, que vous assumez vos choix, qu’ils correspondent au sens que vous désirez donner à votre parcours professionnel, lancez-vous !
Vous pourrez même inspirer d’autres personnes qui oseront alors s’engager dans l’aventure à leur tour…
« Votre temps est limité, ne le gâchez pas en menant une existence qui n’est pas la vôtre »
Steve Jobs
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